Il était une fois...

Les seigneurs d'Houécourt

Le château voit le jour au cours du XIV° siècle. Il est tenu par les seigneurs d'HOUECOURT. Ceux-ci donneront leur nom au village qui va naître autour de la forteresse. A l'extinction de ces seigneurs, le château passe à la puissante famille de LIGNEVILLE.
Il est réaménagé aux XVI° et XVII° siècle. Le 21 mars 1719, le comté d'HOUECOURT est élevé au rang de marquisat. Au milieu du XVIII° siècle, HOUECOURT échoit à la puissante famille de CHOISEUL. Plusieurs membres de cette famille reposent dans un caveau privé accolé à l'église du village.

Demeure de la famille de Choiseul

Etienne François de CHOISEUL est le neveu du ministre. Il épouse le 6 octobre 1778 à AMBOISE, Marie Stéphanie de CHOISEUL, fille du maréchal de France Jacques Philippe de CHOISEUL-STAINVILLE. Il collabore à l'évasion de LOUIS XVI et est arrêté à VERDUN. Il ne devra son salut qu'à l'acceptation de la constitution par le roi. A nouveau arrêté en 1795 alors qu'il a fait naufrage au large de CALAIS, il devra son salut au coup d'état du 18 brumaire mais fut déporté. Il rentra en France en 1801. Il siégera alors à la Chambre des Pairs sous la restauration et plaidera la clémence au procès du maréchal NEY. Exerçant la fonction de major-général de la garde nationale, il est rendu populaire par la révolution de 1830 et sera membre du gouvernement provisoire. Il passera ensuite la plupart de son temps à HOUECOURT et deviendra président du conseil départemental des Vosges jusqu'en 1836. Il sera aussi entre autres gouverneur du Louvre.

Les comtes de CHOISEUL

Plus prés de nous...

Le château va entrer intact dans le XX° siècle, mais le premier conflit mondial va provoquer son anéantissement... Il ne subsiste que le vaste parc et son enceinte. La porte d'entrée monumentale avec son pavillon, l'enceinte du parc flanquée de tours sont les principaux édifices encore debout.

En 1972, le Comte Hubert Baconniére de Salverte (1898-1979), propriétaire des lieux décide de vendre le domaine et est prêt pour cela à le découper en morceaux, plus facile à vendre. Propriétaire du Château de RAY SUR SOANE qu’il doit aussi rénover, il ne peut entretenir celui d’Houécourt.
Pour l’anecdote, la porte d’entrée du domaine était prête à être démontée pierre par pierre et expédiée aux Etats Unis. C’est alors que, fort heureusement, entre en jeu le couple Vinot, boulangers à Neuves Maisons (à 10km de Nancy).
En recherche d’un havre de paix à la campagne, le couple et ses trois enfants tombent amoureux de ce lieu et ne le quitteront plus.

Une vie de labeur pour sauvegarder ce patrimoine - M et Mme Vinot

En 1973, il achète une partie de ce lieu (L’orangerie, la Fauconnerie et une grosse partie des terres) et en 1974, il achète la tourelle Est et le verger attenant pour atteindre les 7,5 hectares que fait actuellement la propriété. Seule la ferme située de l’autre côté de la route est définitivement coupée du domaine initial. Pour le couple, c’est le début d’un travail titanesque, l’Orangerie est une ruine, seuls les murs tiennent encore debout et sont entourés d’un terrain vague laissé à l’abandon.

20220514_123432
La place où 3000 tonnes de cailloux ont été déversés

Il ne faudra pas moins de 8 années au couple pour :  

  • Démonter la toiture existante mais délabrée  
  • Nettoyer les murs envahis de lierre  
  • Redresser des murs parfois effondrés   
  • Amener sur place plus de 3000 tonnes de cailloux pour rendre praticable la place actuelle 
  • Redonner vie à l’ensemble du domaine 

Il faut aussi préciser que durant tout ce temps, ils continuent de tenir la boulangerie et élèvent leurs 3 enfants. Ce sont donc les après-midis après la journée au fournil et tous leurs weekends que la famille consacre à ce chantier. En 1981, ils font appel à des entreprises locales et à un architecte décorateur pour donner à l’Orangerie son aspect actuel. Après deux années de travaux, ils emménagent enfin dans l’Orangerie. 

Ils continuent ainsi jusqu’en 1993 à vivre le weekend au château et la semaine à Neuves Maisons. Ce n’est donc qu’à cette date qu’ils profitent enfin pleinement du lieu en y consacrant beaucoup de temps ne faisant que rarement appel à des entreprises extérieures pour son entretien. 

Mais le temps les rattrape et ils ne peuvent plus, malgré le courage et l’abnégation dont ils ont toujours fait preuve, entretenir seuls ce vaste lieu et décident de le mettre en vente. 

Et maintenant

”Une poignée d'individus ont décidé en 2022 de faire de cet endroit un lieu de joie et de partage”